Informations / Arguments contre l'abattoir




 

 Que répondre aux instigateurs de l'hippophagie ?

 

 
Des éleveurs de chevaux, la "filière" de la boucherie et une poignée d'intellectuels souvent payés par les contribuables uniront leurs efforts pour vous persuader que vous pouvez manger les chevaux et les ânes. Leurs arguments ne résistent pas à l'examen. Afin de vous convaincre, ils vous diront par exemple :
 

1 - ... que la viande de cheval permet de faire face à l'accroissement des besoins nutritionnels de la population.

 
   L'argument a notamment été évoqué à Paris au XIXe siècle pour nourrir les prolétaires de plus en plus nombreux. Il était naturellement plus facile d'égorger les braves équidés qu'on avait sous la main et qui avaient déjà rendu de nombreux services à l'homme plutôt que de réfléchir aux moyens d'améliorer les rendements agricoles et de rationaliser les approvisionnements.
   Aujourd'hui qui défendra l'idée saugrenue de manger les chiens et les chats pour faire face à la  croissance démographique mondiale ?
 
 

2 - ... que cette viande est particulièrement riche en fer et pauvre en graisse...

 
   On fit appel au corps médical pour vanter les mérites nutritionnels de la viande de cheval face aux grandes réserves des consommateurs à ingérer ces collaborateurs dévoués de l'homme depuis des millénaires. L'argument tentait de s'appuyer sur la résonance de croyances anciennes selon lesquelles en mangeant le coeur de son ennemi on capterait sa force, en mangeant du lion on deviendrait féroce, en mangeant de la gazelle on gagnerait en vitesse... La science a habillé la pensée magique.
 
 

3 - ... que manger les chevaux permet de les garder en bonne santé jusqu'à l'abattoir...

 
   Beaucoup de citadins étaient consternés de voir l'état lamentable de certains équidés épuisés par le labeur. Les envoyer à l'abattoir pourrait alors inciter les propriétaires maltraitant à mieux les nourrir pour en tirer un meilleur prix au kilogramme de viande. Par ce subterfuge intellectuel, l'abattage des équidés était habillé en acte de bienveillance à leur égard. Pour les sauver de l'abandon matériel, il suffisait de les manger. Pour leur bien, il suffisait de les envoyer à l'abattoir. C'est sûr que si les gens étaient rémunérés au kilogramme en envoyant leur chien à l'abattoir, il y aurait moins de chiens abandonnés. Justifier un grand mal pour autrui par un petit avantage passager constitue toujours une perversion. Le discours de l'homme asservi par des intérêts économiques ne se prive jamais de cette bassesse.
 
 

4 - ... que l'abattoir permet en outre de gérer la fin de vie des équidés...

 
   L'estomac des consommateurs bien trop crédules serait la poubelle idéale pour se débarrasser des carcasses des chevaux et des ânes. Non seulement il n'y aurait aucun coût pour s'en débarrasser mais en plus cela rapporterait. Mais si l'homme ne forçait pas la démographie des équidés, il y en aurait beaucoup moins ce qui déjà réduirait considérablement la difficulté d'élimination des carcasses. Par ailleurs, le chiffre d'affaire colossal de la "filière cheval" estimé en France à 10 milliards d'euros annuels permettrait largement de financer la fin de vie des équidés. Cela pourrait prendre la forme de prairies de retraite pour les plus robustes et d'euthanasies dignes et respectueuses pour les plus vulnérables comme c'est le cas pour les chiens et les chats.
 
 

5 - ... que les clubs hippiques ne pourraient pas survivre sans l'abattoir...

 
   Mais les clubs qui envoient leurs chevaux à l'abattoir ne doivent pas survivre. Quand pendant des années on demande à des équidés d'être dévoués, tolérants et amicaux avec les clients amateurs d'équitation ou d'attelage, on doit avoir la dignité de ne pas les envoyer à l'abattoir en remerciement de leur dévouement au seul motif qu'il va falloir désormais les nourrir sans aucune contrepartie commerciale. Il appartient aux amateurs d'équitation de boycotter les clubs envoyant leurs chevaux réformés à l'abattoir. Tous les chevaux résidant dans un club devraient voir figurer la mention "exclu de la consommation" sur leur fiche d'inscription aux Haras nationaux.
 
 

6 - ... que la modération invite à s'éloigner des positions extrémistes...

 
... qui ne seraient défendues que par des individus sectaires voire illuminés ! Mais s'il est une action extrême dans les comportements de l'homme c'est bien le fait de tuer. Ainsi, la position extrémiste et violente consiste à défendre l'abattoir pour les équidés alors que la modération invite à respecter ces créatures inoffensives qui non seulement ne portent aucun préjudice à l'être humain mais qui en plus lui apporte une coopération amicale pour le soulager de travaux pénibles ou le divertir pendant ses loisirs. En réalité, les sectaires sont ceux qui excluent les équidés du droit à la vie paisible sur la terre commune aux êtres vivants. Et les illuminés sont ceux qui se sentent dotés d'une supériorité spéciste arrogante et délirante leur donnant tous les droits sur les créatures n'appartenant pas à leur espèce. Entre l'arrogance qui tue et la bienveillance qui respecte la vie, la modération inclinera naturellement vers la seconde.
 
 

7 - ... que l'abattoir a sauvé les races de chevaux de trait...

 

   C'est la fable qui tue. Elle propage un des arguments les plus communément rabâchés en France, souvent réduit au raccourci : "la boucherie a sauvé le cheval de trait". Il s'agit naturellement d'une contre-vérité. La boucherie a beaucoup plus sauvé des éleveurs de chevaux que les chevaux. Ce n'est pas parce que le nombre de chevaux de trait a fortement diminué au cours du XXe siècle en raison de la mécanisation des campagnes et de l'armée que le cheval de trait dans ses différentes composantes raciales allait disparaître. Quel est le nombre minimum d'individus nécessaires à la pérennité de la race ? Et quelle espèce en voie de disparition serait sauvée par la boucherie ?

    Faudrait-il consommer les grands hamsters d'Alsace, les pandas ou les gorilles pour les sauver de l'extinction ? Par ailleurs les races de chevaux de trait sont le fruit de l'intervention humaine à un moment donné de l'histoire en fonction des besoins de l'homme (vitesse, force, résistance au climat...). Pourquoi plus conserver les races du XIXe siècle plutôt que celles du XVe, du Xe ou du XXIe siècle ? On sait qu'aujourd'hui pour le cheval de trait les critères de définition de la race sont plus devenus des lubies d'éleveur que des nécessités humaines (et encore plus pour les ânes). En s'attachant aux races créées par lui-même, l'homme met seulement en avant sa propre création et flatte sa propre vanité. Il ne se dévoue aucunement à la défense réelle des équidés. Et si par souci d'esthétique et de nostalgie poétique l'homme veut vraiment prendre des mesures pour conserver les 9 races de chevaux de trait français, il n'a pas besoin du prétendu secours de la boucherie. Il suffit d'une politique publique volontariste tant au niveau de l'utilisation des équidés (loisirs, attelage, équitation, débardage, transport, équithérapie...) que de leur reproduction raisonnable.
    La fable de la "boucherie qui sauve les races de chevaux de trait" adoptée par les communicants de la filière "viande" et complaisamment relayée par des journalistes bien trop crédules n'a qu'une finalité : faire croire aux consommateurs de viande chevaline que s'ils cessent leur consommation, le cheval de trait disparaîtra. Ce ne sont en fait que les profits de la boucherie chevaline qui disparaîtront. Les cheptels de chevaux de trait se trouveront certes allégés en nombre. Mais ils vivront désormais en paix.

 

8 - ... que la boucherie permet la sélection génétique...

 
   La sélection génétique pour quoi faire ? Pour le cheval de trait dont environ 85% des poulains finiront à l'abattoir, il s'agit essentiellement de produire un maximum de viande par individu pour engraisser les éleveurs et les bouchers. Les 15% restant qui répondent aux critères façonnés par les lubies d'un groupuscule d'éleveurs validés par les Haras nationaux serviront essentiellement à la reproduction d'animaux à viande. Les rescapés vivront en compagnie des hommes jusqu'à ce que les plus cupides et les plus ingrats les expédient à l'abattoir après les avoir réformés. L'interdiction de l'abattage des chevaux pour la consommation humaine n'empêcherait en rien une sélection génétique raisonnable pour les chevaux de trot, de galop ou de saut. Il suffirait qu'ils concourent entre individus issus de la même prohibition de l'abattoir ce qui pourrait s'envisager au niveau de l'Union Européenne. Aujourd'hui en France, environ les deux tiers des chevaux en général bénéficieraient de la mention "exclu de la consommation" sur leurs papiers d'enregistrement. Cette attitude digne et responsable de leurs propriétaires peut aussi remplir d'espoir les chevaux qui hélas finissent encore égorgés suspendus par une patte arrière.
 
 

9 - ... que la prohibition de la boucherie pour les équidés serait une atteinte insupportable au droit de propriété...

 

   Mais le cheval est beaucoup plus une personne (il y a même des personnes morales en droit français) qu'un morceau de viande ambulant. Cela justifie naturellement une limitation du droit de propriété comme d'ailleurs pour les chiens. On peut maltraiter son ordinateur mais pas son chien, son chat ou son cheval. Voir le cheval comme de la viande sur pattes ou seulement comme une monture ou un tracteur témoigne de la mauvaise foi de l'être humain. Le fait de déceler la personne dans l'équidé desservirait les intérêts économiques des soi-disant propriétaires qui ne sont moralement que des gardiens ou des employeurs.

 

10 - ... qu'un équidé ne pense pas plus qu'un radis... et qu'on mange bien les radis eux aussi êtres vivants...

 
   Quand on arrive à ce degré de mauvaise foi signifie qu'intellectuellement on est en perdition. Les mammifères dont l'homme fait partie ont une constitution similaire très éloignée de celle des végétaux. Le cheval est évidemment beaucoup plus proche de l'homme que du radis. Cette proximité d'une créature aussi noble devrait pourtant honorer l'être humain. Les prémices de la violence contre les créatures résident toujours dans la maltraitance conceptuelle. Déjà conçu comme moins que rien, la créature n'a aucune chance de sauver sa peau.
 
 

11 - ... qu'établir des comparaisons entre l'être humain et les équidés serait sombrer dans l'anthropomorphisme...

 
   Personne ne nie qu'il y ait des différences et des similitudes (organiques, psychologiques, comportementales...) entre l'homme et les équidés. Mais souligner les similitudes n'a rien d'anthropomorphique. Les amis des animaux souligneront plutôt les similitudes. Les partisans de la boucherie souligneront les différences. Et il y a évidemment des similitudes qui dérangent beaucoup ces derniers et c'est pour cela qu'ils tenteront de les nier par le terrorisme intellectuel de l'accusation d'anthropomorphisme. Il y aurait ainsi le mauvais anthropomorphisme qui en défendant les équidés leur ferait perdre de l'argent et un bon anthropomorphisme qui leur en ferait gagner (raser son cheval comme un jeune cadre dynamique alors que son poil long le protège du froid, lui donner de la nourriture de fast food alors que le cheval se nourrit d'herbe et de foin, l'enfermer dans un box étroit comme dans un appartement alors que le cheval a besoin de prairies pour brouter, galoper et se rouler par terre...).
 
 

12 - ... que l'anecdote nourrit l'anthropomorphisme...

 
   Le mépris des scientifiques pour les anecdotes des amis des animaux visent en fait à défendre l'industrie de l'abattoir. Le déni de toutes les anecdotes qui pourraient laisser penser que les équidés peuvent faire preuve d'intelligence, de sensibilité, de générosité, de reconnaissance, de joie, de peine, de taquinerie... au motif qu'elles n'ont rien de scientifiques donne bonne conscience aux égorgeurs qui ne feraient que mettre fin à l'animation de viande sur pattes. On pourrait naturellement collecter les anecdotes chez de nombreux éleveurs et en faire une analyse scientifique. Mais il est souvent plus simple de rester dans son bureau pour regarder sur Internet ce que les Américains ont déjà écrit sur tel ou tel sujet.
 
 

13 - ... que contester la filière de l'abattoir pour les équidés relève de la sensiblerie...

 
   Pourtant la sensiblerie ou bienveillance naturelle est une grande vertu. L'accusation d'anthropomorphisme n'est pas toujours bien comprise tant le mot paraît savant. Mais l'accusation de sensiblerie renvoie d'emblée à l'infantilisme ou au manque de virilité. Est-ce que contester la filière de l'abattoir pour les chiens ou les chats serait de la sensiblerie ? L'homme est naturellement sensible à la douleur ou au malheur d'autrui. Si cette sensibilité était moins déniée au profit d'intérêts économiques (boucherie), nationaux (guerres aussi stupides qu'inutiles), psychologiques (la virilité conçue comme paravent de la violence et de la destruction), on peut raisonnablement penser que l'être humain témoignerait d'un comportement beaucoup plus digne au milieu de toutes les autres créatures de la terre dont la plupart ne lui cherchent même pas querelle.
 
 

14 - ... que les animaux se mangent bien entre eux...

 
   Pourquoi l'homme devrait s'abaisser à prendre comme modèle les plus sanguinaires des animaux ? L'animal le plus fort de la création (l'éléphant) ne mange personne. La girafe, l'antilope, le gorille, le panda, le lapin, la chèvre, le mouton, l'âne, la vache, le cheval... ne mangent personne. Voilà les vraies espèces supérieures. Elles méritent le respect de l'être humain.
 
 

15 - ... que l'on mange bien les autres animaux... Pourquoi pas les équidés ?

 
   D'abord, on ne mange pas tous les animaux. Chaque culture en sacralise certains en fonction de croyances ou de traditions. En Occident, le régime particulier réservé aux chiens et aux chats s'appuie sur la proximité de ces animaux par rapport à l'homme (compagnie, garde...). Ensuite, les équidés ont eux aussi un lien très privilégié avec l'homme dans le cadre d'une coopération amicale et millénaire.
   Il n'y a aucun autre animal auquel l'espèce humaine ait autant demandé : le transport de l'homme sur son dos, la traction de lourdes charges ( en ville pour les transports en commun, sur routes, dans les mines, sur les chemins de halage des canaux...), le débardage en forêt, le labourage et les travaux des champs, les loisirs (sports équestres), les divertissements (cirque, spectacles équestres et paris sur les courses...), les thérapies nouvelles (équithérapie) et parfois la simple compagnie amicale. Pendant ce temps, le chat somnolait au coin du feu.
   L'espèce humaine est aujourd'hui écrasée par une dette colossale à l'égard des équidés accumulée au fil des millénaires. Il est temps qu'elle prenne conscience de sa profonde injustice. D'autant plus que dans ses rapports étroits avec l'être humain, le cheval est plutôt bienveillant, dévoué et coopératif. Il donne souvent le meilleur de lui-même pour être agréable à l'homme. Ne serait-ce qu'en reconnaissance de cette relation complice, l'homme devrait lui épargner la boucherie. L'être humain y gagnerait en dignité tandis que l'équidé y gagnerait en sécurité. Et la dette serait soldée si la prohibition de l'abattoir s'accompagne d'une sanction effective des cas de maltraitance.
 
 

16 - ... que l'homme est bien supérieur aux équidés...

 
   Tout dépend du domaine de comparaison. Le cheval est supérieur dans la force, la vitesse, l'endurance, le flair, l'ouie... et très souvent aussi dans la finesse psychologique et la bienveillance à l'égard des autres créatures. Et si l'homme devait lui aussi brouter 15 heures par jour, il se serait moins occupé de sa "culture" arrogante et mortifère.
 
 

17 - ... que n'importe quel personnage fictif serait bien supérieur aux équidés...

 
   L'homme jouit vaniteusement de sa culture comme le cheval jouit humblement de sa nature en se grattant contre le tronc d'arbre. L'être humain peut passer des heures à disserter sur la psychologie d'un personnage fictif né dans le cerveau torturé d'un écrivain tandis qu'il ne se posera aucune question sur la psychologie de l'équidé bien réel finissant dans son assiette... Alors vive la sensiblerie ou bienveillance naturelle qui l'invitera à sortir de son imaginaire pour regarder le réel en face.
 
 

18 - ... que les peuples vivant parmi les chevaux les mangeaient...

 
   Aujourd'hui, en Chine ou en Polynésie par exemple de la viande de chien est consommée. Peut-on en déduire une règle de comportement pour l'Europe ? Les États-unis, la Chine et le Japon entre autres pratiquent la peine de mort. Faut-il en déduire une règle de droit pénal pour l'Europe ? Le fait que des peuples se soient comportés de manière criminelle pendant des siècles ne donne aucune légitimité à l'introduction ou la réintroduction de leurs pratiques.
 
 

19 - ... que quand on aime les équidés, on les aime jusqu'au bout : on les mange...

 

   Cette boutade est en général suivie d'un rire bien gras pour tenter d'atténuer l'étendue de sa sottise. On ne peut pas dire que les éleveurs qui envoient leurs bêtes à l'abattoir les "aiment". On peut seulement dire pour certains qu'ils les traitent bien jusqu'à l'embarquement pour l'abattoir. Et les éleveurs qui prétendent que le seul moyen de vivre leur "amour" pour les équidés implique de les envoyer à l'abattoir sinon ils n'auraient pas les ressources économiques pour vivre cet amour font preuve de perversion. Ils pourraient au moins faire l'effort de chercher d'autres arrangements économiques qui leur permettraient de vivre leur passion des équidés sans le crime final. L'élevage pour la viande n'est pas le seul moyen de vivre avec des équidés. Ce n'est que le moyen le plus avilissant pour l'être humain.

 

20 - ... que de grands esprits ont justifié l'hippophagie...

 
   Les intellectuels excellent dans l'art de faire la synthèse de tous les écrits servant leur théorie. Ils convoqueront tous ceux qui ont tenté de justifier l'abattoir tout en pensant que le prestige intellectuel des convoqués pourrait être bien plus convaincant que leurs théories parfois obscures et alambiquées. Le plus souvent ces théories concernent beaucoup plus les animaux en général que les équidés en particulier. On peut être profondément attristé de voir qu'aujourd'hui une justification de l'abattoir est recherchée dans la théorie du don maussien. Pour l'ethnologue Marcel Mauss, le don serait la forme archaïque de l'échange par le jeu de dons et de contre-dons.
   Certains en déduiront qu'en donnant "la vie bonne" à des équidés, cela légitime le contre-don de leur vie en retour ! Cet argument relève beaucoup plus de la boutade que de l'argumentation raisonnable. Quand vous invitez une jolie femme à passer une belle journée en la comblant au-delà de toutes ses espérances, cela ne justifie en rien le fait de la violer en fin de journée au motif que vous lui avez donné "la vie bonne" et que le temps du contre-don est arrivé. L'oscillation entre le don et le contre-don maussien devrait se traduire au final par des oscillations de bassins.
   Il n'y a jamais de justification sérieuse d'un crime même en citant des auteurs grecs ou latins, en multipliant les notes en bas de page ou en utilisant le vocabulaire bien formaté des scientifiques. Et dans tous les cas, les modestes anecdotes pleines de sensibilité des amis des animaux valent beaucoup mieux que les boutades vaniteuses de "scientifiques" défendant la filière "viande".
 
 

21 - ... que la "filière" ne pourrait pas prospérer sans la boucherie...

 
   Finalement tous les arguments des promoteurs de l'hippophagie ne sont que l'habillage maladroit d'un simple intérêt économique. Si la filière de l'élevage gagnait plus d'argent en épargnant laboucherie aux équidés, son discours changerait radicalement et on trouverait une fois de plus des scientifiques, probablement les mêmes, pour étayer doctement des démonstrations sur le bienfondé du respect de la vie des animaux. Certains argumenteraient avec soulagement tant défendre le massacre de leurs amis les équidés leur coûtait, d'autres disserteraient avec regret tant leur hargne culturelle et spéciste en serait frustrée. Quand des êtres humains déterminent leur attitude face à un problème aussi grave que le respect de la vie sur terre, seulement en fonction de la quantité d'argent qui tombe dans leurs poches, on en mesure d'emblée l'indigence morale et la faiblesse intellectuelle. Mais les enfants, guidés quant à eux par leur inclination naturelle, défendront toujours la même bienveillance pour l'âne et le cheval quels que soient les intérêts fluctuants des éleveurs en quête de revenus.
 


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